Comment prendre ces décisions difficiles?
Ces questions vous sont-elles déjà venues à l’esprit?
Est-ce qu’il faudrait engager de l’aide à la maison, ou vaudrait‑il mieux placer cette personne que j’aime?
Devrais‑je empêcher mon proche de conduire et de s’occuper des finances?
Qu’arriverait‑il si je tombais malade?
Qu’arriverait‑il à cette personne que j’aime?
Toutes ces questions nous obligent à prendre des décisions difficiles.
Décisions difficiles
Les décisions les plus difficiles sont souvent celles qui nous mettent mal à l’aise. Vous hésitez à prendre cette décision, mais vous savez que c’est la bonne. Nous hésitons, parce que nous voulons agir le mieux possible.
Vous ne seriez pas aidants naturels si vous ne désiriez pas agir aussi bien que possible! Même quand vous avez déjà parlé avec votre proche de ses désirs, la vie vous présente de nouveaux défis. Autrement dit, la vie ne se déroule pas d’une façon ordonnée. Voilà pourquoi les aidants naturels doivent souvent prendre des décisions difficiles dans des circonstances qui ne sont pas idéales du tout.
Alors, qu’allez-vous faire?
Stratégie
Voici une stratégie qui pourrait vous aider.
- Demandez-vous si c’est vraiment à vous de prendre cette décision. Si la personne que vous aidez est mentalement compétente, cette décision ne vous appartient pas.
- Rappelez-vous les quatre priorités des personnes qui atteintes d’une maladie qui limite l’espérance de vie :
- Conserver une certaine dignité et autant de vie privée que possible;
- Maintenir autant de contrôle que possible sur leur vie;
- Être traitées avec respect, sensibilité et considération;
- Éviter autant que possible de devenir un fardeau pour leur famille et pour leurs amis.
- Réfléchissez à un seul problème à la fois. Évaluez la décision à prendre en fonction de ces priorités. Demandez-vous si votre décision aura un effet positif ou négatif sur la dignité de la personne, sur son sens de contrôle, sur son impression d’être respectée et sur son désir de ne pas être un fardeau.
- Modifiez votre décision difficile en fonction de ces priorités importantes. Par exemple, si la décision que vous pensez devoir prendre nuit à la dignité de la personne, qu’elle lui enlève tout contrôle sur sa vie ou qu’elle lui donne l’impression que personne ne se soucie de ses sentiments, votre décision n’est pas la bonne. Quelle autre solution pouvez-vous apporter? Allez‑y très doucement.
- Il est temps de prendre la décision. Une fois que vous pensez avoir trouvé la meilleure solution en fonction des quatre priorités, alors il est temps de prendre votre décision.
- Évaluez. Une fois que vous avez pris votre décision et appliqué votre plan d’action, il est temps d’évaluer votre « décision difficile ».
- La situation est‑elle meilleure qu’avant et, si oui, en quoi est‑elle meilleure?
- Quelles améliorations votre décision a‑t‑elle apportées?
- Vous êtes-vous heurtés à des obstacles ou à des avantages inattendus?
- Faut‑il attendre un peu plus longtemps avant de juger de l’efficacité du plan, ou faut‑il commencer tout de suite à le modifier ou à le remplacer par une autre solution?
- Faut‑il appeler de l’aide?
1. Lisez cette situation fictive.
Thérèse a 86 ans. Elle devient toujours plus frêle. Son arthrite la fait souffrir toujours plus, et son trouble cardiaque l’empêche de marcher très longtemps. Son médecin ne serait pas surpris si elle mourait dans les deux ou trois mois qui viennent, mais elle pourrait aussi vivre pendant quelques années. Son mari est décédé il y a deux ans, à peu près en même temps que sa voisine, qui était sa grande amie. Thérèse sait qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps à vivre. Elle n’a plus envie de manger. Elle vit seule. Vous n’aimez pas la voir dans cette situation, mais vous ne pouvez l’aider que pendant quelques heures par semaine.
2. Pensez aux réponses à ces questions du point de vue de votre rôle d’aidants naturels avant de lire les réponses suggérées.
- Quel est le plus grave problème, dans cette situation?
- Quels renseignements vous faut‑il pour prendre une bonne décision?
- Quelles solutions suggérez-vous?
- Que devriez-vous décider?
- Comment saurez-vous si votre décision est la meilleure?
Réponses suggérées
Quel est le plus grave problème, dans cette situation?
Thérèse vit seule. Elle a besoin de plus de soutien d’un aidant naturel.
Quels renseignements vous faut‑il?
Quel genre d’aide rendrait la vie de Thérèse plus agréable? Est‑ce que quelqu’un pourrait lui donner plus d’aide et de soutien?
Quelles solutions suggérez-vous?
Communiquer avec le programme de soins palliatifs communautaires ou avec un établissement de soins palliatifs pour planifier et pour créer un plan de soins, s’adresser au programme de soutien à domicile et aux services communautaires du RLISS, embaucher un aidant, établir un réseau de soutien composé de bénévoles, d’aidants rémunérés, ou trouver un établissement de soins à long terme.
Que devriez-vous décider?
Prendre la décision qui fournira à Thérèse le plus de soutien et avec laquelle elle sera d’accord.
Comment saurez-vous si votre décision est la meilleure?
Vous avez respecté les quatre priorités. Autrement dit, cette solution maintiendrait la dignité et protégerait la vie privée de Thérèse dans la mesure du possible. On la traiterait avec respect, sensibilité et l’on tiendrait compte de ses sentiments, et elle n’aurait pas l’impression d’être un fardeau pour autrui.
- La situation est‑elle meilleure qu’avant et, si oui, en quoi est‑elle meilleure?
- Quelles améliorations votre décision a‑t‑elle apportées?
- Vous êtes-vous heurtés à des obstacles ou à des avantages inattendus?
- Faut‑il attendre un peu plus longtemps avant de juger de l’efficacité du plan, ou faut‑il commencer tout de suite à le modifier ou à le remplacer par une autre solution?
- Faut‑il appeler de l’aide?
3. Lisez cette situation fictive.
Michel a 22 ans. C’est un garçon intelligent et ambitieux qui vient d’obtenir son diplôme après quatre ans d’études en sciences biomédicales et en septembre, il commencera son cours de médecine vétérinaire à l’université. On vient de lui annoncer qu’il est atteint d’un cancer du foie qui a déjà causé des métastases. Il vit seul depuis quatre ans. Il ne communique plus avec ses parents. Vous êtes son seul aidant naturel. Vous ne pouvez cependant lui offrir du soutien qu’une ou deux fois par semaine lorsqu’il vous appelle à l’aide.
4. Pensez aux réponses à ces questions du point de vue de votre rôle d’aidants naturels avant de lire les réponses suggérées.
- Quel est le plus grave problème, dans cette situation?
- Quels renseignements vous faut‑il pour prendre une bonne décision?
- Quelles solutions suggérez-vous?
- Que devriez-vous décider?
- Comment saurez-vous si votre décision est la meilleure?
Réponses suggérées
Quel est le plus grave problème, dans cette situation?
Michel est seul et il va mourir bientôt.
Quels renseignements vous faut‑il pour prendre une bonne décision?
De quelle aide Michel a‑t‑il besoin maintenant? Quelle autre aide lui faudra‑t‑il plus tard? A‑t‑il des amis qui pourraient l’aider eux aussi?
Quelles solutions suggérez-vous?
Communiquer avec le programme de soins palliatifs communautaires ou avec un établissement de soins palliatifs pour planifier et pour créer un plan de soins, s’adresser au programme de soutien à domicile et aux services communautaires du RLISS, trouver un aidant familial, embaucher un aidant, établir un réseau de soutien composé d’aidants bénévoles et d’aidants rémunérés.
Que devriez-vous décider?
Michel a besoin d’aide, parce qu’il est complètement seul. Il est crucial de trouver cette aide dans les plus brefs délais.
Comment saurez-vous si votre décision est la meilleure?
Vous avez respecté les quatre priorités. Autrement dit, cette solution maintiendrait la dignité et protégerait la vie privée de Michel dans la mesure du possible. On le traiterait avec respect, sensibilité et l’on tiendrait compte de ses sentiments, et il n’aurait pas l’impression d’être un fardeau pour autrui.
- La situation est‑elle meilleure qu’avant et, si oui, en quoi est‑elle meilleure?
- Quelles améliorations votre décision a‑t‑elle apportées?
- Vous êtes-vous heurtés à des obstacles ou à des avantages inattendus?
- Faut‑il attendre un peu plus longtemps avant de juger de l’efficacité du plan, ou faut‑il commencer tout de suite à le modifier ou à le remplacer par une autre solution?
- Faut‑il appeler de l’aide?
Utilisez cette autre ressource pour vous renseigner sur les meilleurs moyens de prendre des décisions difficiles.
La prise de décisions dans le rôle d’aidants naturels Société canadienne du cancer : Si vous êtes un aidant
http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-journey/if-you-re-a-caregiver/?region=on