Sujet : 19

Les signes d’une mort prochaine… que faire?

Ce qu’il faut savoir

L’agonie de certains patients peut durer très longtemps, et cela épuise tous ceux qui prennent soin de cette personne, surtout les aidants naturels. D’autres décès sont soudains, d’autres encore sont douloureux. Certaines veillées ne se déroulent pas du tout comme on s’y attendait. Toutefois, la plupart des personnes mourantes glissent dans un état d’inconscience. Par exemple, bien des gens meurent après un coma de plusieurs jours ou de quelques heures. Certains membres de la famille se blâment de ne pas en faire assez pendant les derniers jours de la vie d’un proche. D’autres, qui viennent d’accompagner leur proche pendant une longue agonie douloureuse, sont épuisés et soulagés de voir l’épreuve de la personne aimée enfin se terminer. De ces désirs découlent des sentiments de culpabilité inutiles.

Remarque : Les conversations sur le Plan préalable de soins que l’on tient avant d’en arriver là apporte beaucoup de confort. Voir le sujet no 7.

Changements physiques pendant les dernières heures de la vie

L’expérience de chaque personne mourante est différente. Certaines vivront tous ces changements physiques, alors que d’autres n’en verront que quelques uns.

La personne dont vous vous occupez pourra :

  • Dormir plus longtemps, avoir parfois de la peine à se réveiller et glisser dans le coma.
  • Être désorientée et s’agiter.
  • Ne plus avoir ni faim, ni soif.
  • Ne plus reconnaître ses proches et l’endroit où elle se trouve.
  • Devenir extrêmement faible.
  • Avoir de la peine à répondre verbalement.
  • Avoir de la difficulté à avaler ou oublier comment le faire.
  • Développer un regard fixe.
  • Avoir une respiration superficielle et irrégulière ou même souvent cesser de respirer pendant quelques secondes.
  • Avoir une respiration bruyante ou sifflante ou émettre des râles pour trouver son souffle.
  • Avoir un pouls faible ou irrégulier.
  • Avoir les mains et les pieds froids et la peau bleutée ou tachetée (sombre avec des taches plus claires).
  • Uriner moins souvent ou perdre contrôle de sa vessie.
  • Faire des selles ou laisser passer des selles liquides.

Stratégies à suivre pour soutenir la personne pendant ses dernières heures

  1. Conversation : Continuez à parler à la personne, prononcez son nom; bien souvent, l’ouïe est le dernier sens qui s’éteint.
  2. Toilette : Donnez lui un bain au besoin, couvrez la comme d’habitude, même si sa peau vous semble froide. Changez la de position à une ou deux heures d’intervalle. Humidifiez lui les yeux en lui mettant des gouttes, surtout s’ils restent ouverts pendant de longues périodes.
  3. Gestion de la douleur : Continuez à lui donner ses antidouleurs. Si elle ne peut plus avaler, mettez lui un suppositoire ou administrez le médicament que le médecin lui aura prescrit par injection sous-cutanée. Rassurez la, parlez lui doucement, massez la très doucement, surveillez la pour détecter tous ses besoins.
  4. Soyez présents : Encouragez la personne, parlez de ses souvenirs, priez, pleurez, touchez la, tenez lui la main, embrassez la.
  5. Soins buccaux : Ne faites que ce que la personne demande. Rappelez lui d’avaler. Si elle ne peut pas avaler, ne la forcez pas à boire, parce qu’elle risque de s’étouffer et de vomir. Humidifiez sa bouche à l’aide de tampons ou d’une débarbouillette humide; lubrifiez ses lèvres.
  6. Contrôle de la respiration : Tournez la personne sur un côté, élevez la tête du lit et appelez le médecin ou l’infirmière si sa respiration devient humide, car il y a des médicaments pour cela.
  7. Gestion de l’incontinence : Placez des serviettes sous les hanches de la personne ou mettez lui des sousvêtements d’incontinence et changez les lorsque nécessaire.

Les étapes de la mort

Les gens demandent quand la personne va mourir. Les médecins donnent parfois un pronostic, mais il arrive souvent que les patients vivent plus longtemps ou meurent plus tôt.

Avant leur décès, les patients traversent deux phases :

a. La phase pré active (qui dure environ deux semaines);

  • Agitation croissante, confusion, demande fréquente de changer de position (ce qui épuise les aidants naturels)
  • Retrait des activités sociales
  • Premières pauses de la respiration (apnée) à l’éveil comme pendant le sommeil
  • Diminution de la consommation d’aliments et de liquides
  • Annonce qu’elle voit des personnes qui sont déjà décédées
  • Enflure graduelle des extrémités (oedème) ou de tout le corps
  • Les blessures et les infections ne guérissent plus

b. La phase active (qui dure environ trois jours).

  • La personne ne se réveille pas (coma) ou si elle se réveille après beaucoup d’efforts, elle retombe dans un état de passivité profonde (semi-coma)
  • Grave agitation, hallucinations que la personne n’avait jamais eues auparavant; elle plus du tout la même personnalité
  • Grands changements du rythme de la respiration – respiration rapide, puis lente, puis de nouveau rapide
  • Incapacité d’avaler des liquides
  • Ses mains, ses bras, ses pieds et ses jambes sont très froids au toucher
  • Le corps reste rigide et ne change pas de position
  • La mâchoire tombe, n’est plus droite ou tombe du côté où la tête penche
  • Cyanose ou coloration bleutée ou violette des bras et des jambes, surtout aux pieds, aux genoux et aux mains
  • Incontinence urinaire ou intestinale que l’on n’avait jamais vu chez cette personne; ce symptôme dure parfois plus de 3 jours

Quand appeler à l’aide

Les aidants naturels doivent savoir qui appeler pour poser des questions sur la douleur et pour demander s’il faut appeler de l’aide d’urgence. Si vous aidez une personne à domicile, demandez à son médecin ou à l’infirmière visiteuse qui appeler quand il faut de l’aide.

Voici dans quelles situations il faut demander l’aide de professionnels de la santé :

  • La personne a des douleurs ou d’autres symptômes qu’il est difficile de contrôler ou de soulager.
  • La personne ne réussit pas à prendre ses médicaments d’ordonnance.
  • La personne semble être en détresse à cause d’une douleur ou de troubles de la respiration, ou elle est très agitée.
  • Les besoins et l’état de santé de la personne vous submergent.
  • Vous pensez que la personne est décédée.

 

1. Lisez cette situation fictive.

Martin et Lydia sont en choc et en déni face au diagnostic que le médecin vient d’annoncer à leur fils, Luc. Celui ci est atteint d’une forme de cancer rare qui ne lui laisse pas beaucoup de temps à vivre. Martin et Lydia ont bien de la peine à accepter le fait que leur fils va mourir. Ils désirent le soigner chez eux. Ils demandent donc un congé de soignants et modifient leur domicile pour que Luc soit au centre de la vie familiale.

2. Maintenant que vous en savez plus sur les dernières semaines de vie, pensez-vous qu’il faudrait expliquer à Lydia et à Martin ce qui va se passer et à quoi ils doivent s’attendre? Pourquoi, ou pourquoi pas? Inscrivez ce que vous en pensez avant de lire la réponse suggérée.

Réponse suggérée :

Oui, il faut le leur dire. S’ils veulent soigner Luc à la maison, il faut qu’ils aient tous les renseignements possibles à l’avance afin d’être prêts à supporter ce qui les attend. Une fois qu’ils comprendront ce qui va se  asser, ils réussiront mieux à se préparer et à trouver les soutiens nécessaires.

 

Consultez ces autres ressources pour approfondir vos connaissances sur les signes qui indiquent l’approche de la mort.

Société canadienne du cancer – Signes que la mort est proche
www.cancer.ca/en/cancer-information/cancer-journey/advanced-cancer/signs-that-death-is-near/?region=on

Comment dire au revoir à un proche qui est sur le point de mourir
www.caring.com/articles/how-to-say-goodbye