Sujet : 18

Comment rester près d’une personne mourante?

Ce qu’il faut savoir

En approchant de la fin d’une maladie qui limite l’espérance de vie, la personne se trouvera aux prises à tout un éventail d’émotions. Elle aura besoin d’aide pour calmer son anxiété et ses craintes et pour approfondir sa quête du sens de la vie.

Les besoins émotionnels et psychologiques de la personne seront probablement plus intenses pendant les périodes de transition :

  • Quand on lui annonce son diagnostic;
  • Quand sa maladie revient après une période de rémission;
  • Quand sa maladie empire;
  • Quand elle ne peut plus faire ce qu’elle faisait auparavant;
  • Quand, à l’approche de la mort, elle s’affaiblit et devient frêle.

Votre plus grand soutien sera de rester tout près d’elle.

  • Restez près d’elle physiquement et émotionnellement.
  • Écoutez ses réactions, ses sentiments et ses inquiétudes sans la juger.
  • Asseyez-vous pour être à la hauteur de ses yeux.
  • Prononcez son nom, cela calmera ses émotions.
  • Consacrez-lui tout votre temps pour que la conversation se poursuive sans hâte.
  • Restez vous-mêmes, tout à fait ordinaires.
  • Observez son humeur et son comportement. Ne vous opposez pas à ses émotions, ne vous mettez pas en colère si elle est en paix et ne l’exhortez pas à s’apaiser si elle est en colère. Si elle est exubérante et joyeuse, sentez-vous aussi exubérants et joyeux. Pleurez avec elle, riez avec elle.
  • Regardez la personne dans les yeux et touchez‑la quand elle le désire.
  • Dites‑lui exactement ce que vous pouvez faire pour l’aider et ce qui va lui arriver. N’évitez pas de parler de la mort.
  • Traitez‑la avec respect; maintenez sa dignité et son besoin de contrôle.
  • Repensez à la manière dont vous communiquiez avant sa maladie, ce qui était bon et ce que vous devriez corriger.
  • Observez de près ce qu’elle dit, le ton de sa voix, son langage corporel, les mots qu’elle prononce.
  • Essayez différentes façons d’entamer une conversation : « Parle‑moi de… »
  • Restez attentifs. Ne vous laissez pas distraire par d’autres pensées. Demeurez « dans le moment présent ».
  • Ne permettez pas à la maladie de vous empêcher de rire et de sourire.

 

 
« Mon expérience des veillées funèbres m’a appris que le meilleur soutien à donner est de rester près du malade dans le moment présent. » [Traduction] (Frances Weld Peabody)

 

1. Lisez cette situation fictive.

Hélène est l’aidante naturelle de Ron depuis trois ans. Voici ce qu’elle a fait pendant les derniers jours de la vie de Ron :

  • Même si Ron n’était pas éveillé, vif ou conscient, je lui parlais comme s’il m’écoutait. J’avais entendu dire que l’ouïe est le dernier sens que les gens perdent. Alors même s’il ne réagissait pas, je lui rappelais des moments que nous avions vécus ensemble, je lui racontais des histoires sur les membres de notre famille et sur nos amis. Je parlais comme s’il m’entendait, et je crois bien qu’il m’entendait.
  • J’ai placé beaucoup de photos de notre famille et de nos amis dans la chambre de Ron, à la hauteur de ses yeux, pour que quand il ouvre les yeux, il voie les visages de ses petits-enfants lui sourire.
  • Ron adorait Johnny Cash, alors je faisais jouer de la musique de Johnny dans sa chambre.
  • Je voulais atténuer ses souffrances autant que possible, alors je lui mettais une débarbouillette fraîche sur le front, je lui caressais les cheveux et je lui tenais la main. Je surveillais son visage, et s’il grimaçait ou sursautait ou fronçait un tout petit peu les sourcils, je savais que j’appuyais trop fort.
  • Quand Ron était conscient et qu’il avait envie de parler, je l’écoutais. Je ne l’interrompais jamais, même si j’avais beaucoup à lui répondre sur ce qu’il me disait. Parfois nous restions ensemble en silence.
  • Je lui disais souvent que je l’aimais. Je crois qu’il le savait. Je voulais le dire au moins une fois dans chacune de nos conversations, au cas où cela aurait été la dernière.
2. Trouvez-vous que ce qu’Hélène a fait est remarquable? Pourquoi, ou pourquoi pas? Inscrivez ce que vous en pensez.
3. Pourriez-vous agir comme elle? Pourquoi, ou pourquoi pas? 
 
« Cette situation m’a obligée à agir avec beaucoup de gentillesse, de patience et d’amour. J’en ai retiré le bénéfice de constater que j’étais dotée de capacités bien meilleures et beaucoup plus profondes que je ne le pensais. Les mourants fixent vos priorités d’une manière admirable. La rancœur que l’on nourrissait jusque‑là n’a vraiment plus d’importance. » [Traduction] (Lisa Funderberg, Pig Candy: Taking My Father South, Taking My Father Home)

 

Consultez ces autres ressources pour approfondir vos connaissances sur la présence à côté d’une personne mourante.

Portail canadien en soins palliatifs ─ Que dire à une personne mourante?
http://www.virtualhospice.ca/fr_CA/Main+Site+Navigation/Home/Topics/Topics/Communication/Tips+for+Talking+with+Someone+Who+is+Dying.aspx